Voilà un autre extrait de End, toujours la même histoire, j'ai déjà mis deux extrait sur le forum. Celui-ci se situe un peu près vers le milieu de l'histoire. C'est un extrart du chapitre 6...
Le lendemain durant toute la journée, personne n’eut de nouvelle de Miranda. Mark Philias, Brian Foswell et Kate Rickson décidèrent de se rendre chez elle après leur travail. Ce fut en fait une idée de Mark car il demeurait toujours aussi inquiet et pouvait à peine réfléchir sur le dossier qu’on leur avait attribués, bien que Kate et Brian n’étaient pas loin d’être aussi inquiet que lui.
Mark frappa trois coups à la porte et ils attendirent. Comme personne ne venait il frappa une deuxième fois un peu plus fort et cette fois la porte s’ouvrit sur une Miranda fatiguée à tel point qu’elle avait des cernes sous les yeux.
Bien qu’elle fût lasse et pâle comme un linge blanc ayant récemment fait un séjour dans la machine à laver, elle fût heureuse de recevoir de la visite et un sourire éclaira son visage fatigué.
- Nous sommes venus voir si tu te sentais mieux qu’hier, dit Mark d’une voix douce, comme Kate restait la bouche ouverte à regarder sa meilleure amie.
Elle ne l’avait encore jamais vu dans cet état et elle avait reçu un rude choc de la découvrir ainsi.
- Entrez, dit Miranda d’une voix qu’elle voulait sûre d’elle.
Assis à la table de cuisine de Miranda, tous les quatre buvaient une tasse de café chaud. (Miranda avait rachetée une cafetière car l’autre s’était révélée irréparable). Aucun d’eux n’osait parler où commencer une conversation car ils savaient que toutes allaient porter sur Miranda. Finalement Mark lui demanda calmement :
- Tu fais toujours ces cauchemars ?
Elle tressaillit et répondit par un signe de tête affirmatif.
- Toujours les mêmes ? dit-il encore.
Elle acquiesça et ajouta faiblement.
- Oui mais ce n’est pas le pire. Je refais toujours le même cauchemar chaque nuit mais le matin, quand je me réveille je l’ai presque oublié. En fait ça dépend des jours. Certains jours je m’en souviens plus où moins, et d’autres au contraire pas du tout. Je crois que ça dépend de l’humeur où je me trouve avant de me coucher. Si je suis plus ou moins triste, je m’en rappelle totalement par contre…
- Tu dis que ce n’est pas le pire… commença Kate. Qu’est-ce que c’est le pire alors ?
- Les maux de têtes. Ces affreuses migraines. Ce sont comme des… Et ces flashes de lumière…
Mark la regarda fixement et fut frappé de découvrir qu’elle était sur le point de s’évanouir : Apparemment rappeler ces choses épouvantables lui coûtait un effort terrible.
Elle se leva d’un coup et marcha de long en large tout autour de la cuisine. Mark remarqua de nouveau cette lueur éteinte dans son regard. Comme la dernière fois. Vide et sans vie. Et pourtant elle continuait de psalmodier des bribes de phrase et semblait avoir oublié la présence de ses amis.
- C’est affreux… C’est… Mais vous ne pouvez pas comprendre… personne ne peut… D’ailleurs ça n’intéresse personne. Miranda peut rester ainsi, on s’en fiche pas mal d’elle…
Sa voix était devenue rauque à présent et elle retenait à grand-peine un sanglot. Une larme parvint à passer entres les mailles mais celle-ci fut énergiquement essuyée.
Ses trois amis ne savaient pas quoi dire et d’ailleurs ils n’osaient dire quoique ce soit de peur de la brusquer et de provoquer chez elle une réaction excessive. Ils ne la reconnaissaient pas. Et la Miranda qu’ils connaissaient ne ressemblait pas du tout à celle debout en face d’eux. Ils ignoraient ses réactions s’ils tentaient de dire quelque chose pour la consoler. Si craindre quelque chose qui viendrait de l’inconnu se rapproche de la peur alors oui, ils avaient un peu peur de leur amie.
Impuissant, Mark se leva et vint vers elle pour la ramener à sa chaise et la tranquilliser mais elle le repoussa brutalement.
- Lâche-moi ! LACHEZ-MOI !!! VOUS NE COMPRENEZ PAS !!! Lâchez-moi tous ! Ne prenez pas la peine d’aider la pauvre Miranda, elle n’en vaut pas la peine !
Mark protesta comme les deux autres restaient pétrifiés sur leur chaise, la bouche ouverte stupéfiés par tant de force et en même temps tant de fragilité qui émanait de leur amie.
- Miranda, tu te fais du mal pour rien, dit-il d’une voix qu’il essaya de faire paraître neutre bien qu’il ait reculé d’un pas. Ce n’est pas du tout ce que tu penses, tu te trompes. Nous voulons t’aider comme n’importe lequel d’entre nous mais si tu ne nous…
Mais Miranda n’écoutait déjà plus et dit d’une voix lointaine…
- C’est ça… Je sais ce qu’il me reste à faire… Au moins ils ne pourront plus…
Déjà Miranda courrait en direction du vestibule.
Mark se tourna alors vers Kate et Brian et leur dit sur un ton de reproche.
- Surtout ne m’aidez pas vous deux, laissez moi faire tout le boulot.
Kate sembla revenir à la réalité et se levant, elle courut après Miranda pour la retenir de faire quelque chose qu’elle regretterait toute sa vie.
- Laisse-moi partir ! s’écria celle-ci lorsqu’elle la rattrapa près de la porte d’entrée.
- Désolé mais je m’en voudrais toute ma vie, répondit Kate en essayant de maîtriser le tremblement de sa voix et de ses jambes et en se mettant devant Miranda, lui bloquant ainsi le passage.
- Tout ce dont tu as besoin en ce moment, c’est de te reposer, reprit-elle.
Et elle l'entraîna dans le salon de force. Sitôt assise dans le canapé entre les coussins, Miranda se calma aussitôt et fondit en larmes, ne cherchant plus à les cacher et ayant complètement oublié son état de fureur folle d’avant.
Voyant qu’elle s’était calmée et se sentant plus impuissante qu’utile, Kate décida de rejoindre les garçons dans la cuisine. Elle vit qu’ils s’étaient rassis à la table de la cuisine, la tête dans les mains, silencieux.
Elle alla à l’évier, prit un verre qu’elle remplit d’eau fraîche et après l’avoir vidé d’un coup dit aux deux garçons d’une voix faible :
- Je ne l’ai jamais vue ainsi.
Brian leva et hocha la tête.
- Moi non plus.
- Elle n’est pas dans son état normal, ajouta faiblement Mark.
Kate hocha la tête.
- Où est-elle maintenant et… Que fait-elle ? demanda encore Mark la voix tremblante.
- Dans le salon. Elle est tranquille… à présent. Elle pleure même. Le calme après l’ouragan.
- Que fait-on ? demanda Brian, inquiet.
- En tout cas, il n’est pas question de la laisser seule. Elle risquerait de faire une bêtise, dit Mark.
- Tu as raison. Tu crois que…
- Les deux garçons la regardèrent d’un œil entendu et Brian termina :
- Que l’on devrait appeler l’hôpital, c’est ça ?
Kate hocha la tête.
- En tout cas, il est impensable de la laisser seule, ce serait du suicide, reprit Mark. Elle est dangereuse pour elle-même, car ce qu’elle fait, elle le fait sans en avoir conscience.
- Je vais appeler l’hôpital, décida Kate.
- Tu es certaine qu’elle ne nous en voudra pas ? demanda Brian. Peut-être devrions-nous le lui demander d’abord ?
- Elle ne voudra pas et d’ailleurs elle n’est pas au mieux de sa forme pour décider ce qui est bon pour elle. D’ailleurs elle n’aime pas les hôpitaux. Elle y a passé de mauvais moments dans son enfance.
- Elle est déjà allé à l’hôpital quand elle était jeune ? demanda Brian.
- Non pas elle. Son père. Je vais appeler l’ambulance alors ?
Après un silence de trois secondes, Mark répondit :
- Vas-y. Je suis sûre qu’elle comprendra quand elle ira mieux. De toute façon nous n’avons pas le choix, elle ne doit pas rester seule chez elle. Appelle l’ambulance pendant que nous nous occupons d’elle.